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Récit d'initiatives individuelles et collectives

Exemple d'un réseau d'aviateurs cachés

Le réseau Jade-Fitzroy

Le réseau Jade-Fitzroy a été créé par Claude Lamirault, un jeune militant venu de l'Action française, membre des Camelots du Roi et de La Cagoule avant-guerre, qui a rallié Londres dès octobre 1940, avant d'être parachuté en France en janvier 1941 avec la mission d' y implanter un réseau spécialisé dans le renseignement militaire pour le compte de l'Intelligence service.
Ce réseau a été lié un temps avec le réseau Jade-Amicol, dès la fin de 1940 et le début de 1941, il avait pris contact avec les services spéciaux de l'armée d'armistice et constitué dans les milieux catholiques de la région de Bordeaux, un groupe de résistance spécialisé dans le renseignement militaire.
En 1942, ce groupe est sous le contrôle de l'Intelligence Service, dont Philip Keun parvient à infiltrer la Service de renseignement ( SR ) Marine de Vichy. De cette rencontre est née le réseau Jade-Amicol qui installe son quartier général à Paris qui implante de nombreuses antennes en Province et qui met en place un service de liaisons aériennes.

Les arrestations en 1942-1943, les conduisent à se séparer.

Dans la Marne, Marcel Falala, chef de gare à Reims, est recruté en septembre 1943 par Paul Fortier. Devenu agent du réseau Jade-Fitzroy, il fournit des renseignements sur les transports allemands, participe à l’hébergement de prisonniers français évadés et d’aviateurs alliés.

Le chef des opérations aériennes et maritimes du réseau Jade-Fitzroy est Pierre Hentic, qui met sur pied en Bretagne avec l'aide de Madame de Larminat, un réseau dévasion par mer.
Venu des Jeunesses communistes, Hentic a rompu avec le Parti communiste au lendemain du pacte germano-soviétique. Il avait fait la connaisssance de Lamirault au 27e Bataillon de chasseurs alpins en 1936-1937, à l'occasion de leur service militaire, et ils étaient devenus de bons camarades de régiment, tout en découvrant rétrospectivement qu'ils avaient fait le coup de poing lors de combats de rue opposant jeunes communistes et jeunes d'extrême droite.
Dès janvier 1941, Lamirault avait repris contact par l'intermédiaire de son épouse Denise, avec Pierre Henticdont il avait fait son adjoint à la tête du réseau Jade-Fitzroy.

Pierre Hentic est aussi l'ami de Henri Bertin, le chef de la Résistance marnaise et de Conrad Lafleur, l'opérateur-radio canadien du réseau d'évasion belge Possum implanté à Fismes et à Reims à l'automne 1943. Lafleur était son camarade de chambrée lors de leur formation au Royaume-Uni, au centre d'entraînement des parachutistes de Ringway, près de Manchester.

Au début de novembre 1943, Pierre Hentic retrouve à Paris Lafleur qui accompagne jusqu'à la gare Montparnasse avec le chef du réseau Possum, le commandant Potier, et le chef de la Résistance marnaise, le capitaine Bertin, un groupe de pilotes alliés confiés au réseau Jade-Fitzroy pour être évacués par mer en utilisant sa filière bretonne mise en place dans le Finistère Nord sur l'Aber Wrac'h.
Walthère Marly et Jean-Pierre Lorge, agents belges du réseau Possum sont chargés de convoyer ces pilotes en train depuis la gare Montparnasse jusqu'à Brest, ville située en zone interdite, en les faisant passer pour des travailleurs sourds-muets de l'Organisation Todt affectés aux travaux du Mur de l'Atlantique, munis de faux ausweiss et de faux certificats attestant qu'ils appartiennent à une association d'entraide aux sourds-muets.
Cette opération d'évacuation par mer a pour nom de code Envious, et se déroule au cours de la nuit du 3 au 4 novembre, mais il y a un malentendu sur le lieu d'embarquement. Les pilotes sont bien convoyés sans encombre jusqu'à Brest, et de Brest jusqu'à la presqu'île Sainte Marguerite, au lieu-dit Les Dunes. Des bâteaux appartenant à des pêcheurs goémoniers les transportent sur un îlot de l'Aber Wrac'h ayant pour nom de code Guennioc. Là, les chaloupes d'une vedette rapide Motor Gun Boats de la Royal Navy doivent venir les chercher. Mais cette nuit-là, la vedette rapide MGB 318 chargée de cette opération se présente devant un autre ilôt, situé à deux ou trois kilomètres.
Le contact radio avec Londres demandant de rediriger la vedette sur Guennioc, ne peut être établi. En raison d'une interdiction de sortie en mer décrétée par les Allemands, les pêcheurs ne peuvent fournir des vivres et des couvertures aux évadés que le 5 novembre.

Vedettes rapides Motor Gun Boats de la Royal Navy
( Sur le site Motor Gun Boats de Mike Kemble et Ray Holden )

Le 7 novembre, les pilotes sont ramenés à terre et cachés par des familles de Brest et de Landerneau en attendant qu'une nouvelle opération puisse avoir lieu, ce qui ne peut pas se faire avant la prochaine période sans lune.
Pour comprendre les raisons de cet échec et mieux coordonner les prochaines évacuations, Pierre Hentic décide de se rendre à Londres en ayant recours à une opération de ramassage par air. Quelques jours plus tard, chargé d'organiser à cet effet un double pick-up par Lysander dans la Marne, Pierre Hentic vient repérer l'état du terrain. Il est à cette occasion hébergé chez Bertin, et rencontre à nouveau Lafleur dans un restaurant de Reims.
Le terrain, situé près de la Ferme de Montazin entre Savigny sur Ardres et Jonchery sur Vesle, est proposé par le chef du BOA dans l'arrondissement de Reims, André Schneiter, mais il n'est pas homologué par la RAF. Pierre Hentic est venu vérifier qu'il présente bien « les conditions requises ».
Au cours de la nuit du 11 au 12 novembre 1943, le ramassage a lieu dans le cadre de l'opération Salvia. Deux avions Lysander emmènent en Angleterre Pierre Hentic, Henri Bentin, recherché par la Gestapo dans la Marne, deux autres membres de Jade-Fitzroy, Paul Fortier en relation avec Marcel Falala, et l'opérateur-radio Georges Simorre, ainsi que Raoul Potelette, un responsable de Résistance Fer, accompagné de son épouse. Selon Hervé Chabaud, son grand-père, Alfred Chabaud, agent du réseau Brutus-Nor, qui devait faire partie du ramassage, a laissé sa place à Bertin, chef de la Résistance marnaise.
Les deux Lysander appartenant à la 161e Escadrille de la RAF et pilotés par Hugh Verity et Stephen Hankey sont repérés par un Dornier 217 de la Luftwaffe, non armé, qui déclenche une opération au sol de patrouilles allemandes, mais heureusement, lorsque ces patrouilles arrivent sur le terrain, les avions ont décollés et l'équipe au sol a eu le temps de se retirer.

Le 26 novembre 1943, Hentic revient par mer en Bretagne, et constate que les deux agents belges, Walthère Marly et Jean-Pierre Lorge, n'ont pas attendu.

Le 1er décembre, une chaloupe réussit à ramener huit aviateurs jusqu'à la corvette britannique, dont trois pilotes qui ont été acheminés en Bretagne par le réseau Possum et qui sont évacués malgré une mer démontée. Hélas, les deux autres chaloupes coulent, laissant six marins rescapés du naufrage à cacher dans la région avec les pilotes qui n'ont pas pu être évacués.
Le 23 décembre, l'opération Felicitate est un échec, car la vedette de la Royal Navy rappelle les chaloupes en raison de conditions atmosphériques épouvantables, mais le 25 décembre, l'opération Felicitate 2 est un succès complet et permet de ramener en Angleterre 27 évadés, dont 4 pilotes pris en charge par le réseau Possum dans le secteur de Reims-Fismes.

L'arrestation de Claude Lamirault le 15 décembre 1943, suivie de celle de Pierre Hentic le 6 janvier 1944, porte un rude coup au réseau Jade-Fitzroy que l'épouse de Lamirault tente de maintenir jusqu'à son arrestation en avril 1944.

En juillet 1944, le réseau se reconstitue en se rattachant au BCRA sous le nom de groupe Panta et participe à la libération de Paris.

Marcel Falala est arrêté à Reims le 3 mai 1944, interné à Fresnes puis à Compiègne. Déporté le 18 juin 1944 à Dachau, il est affecté au Kommando d’Allach où il est libéré le 30 avril 1945.

"Les Justes"
"Celui qui sauve un être humain sauve l'univers tout entier."

Parmi les 2 700 Justes honorés en France, différents groupes sont mis en exergue. Un dictionnaire des Justes de France, comportant plus de 2 000 noms, a été publié en 2003. L'analyse de ces noms montre une très grande diversité des conditions sociales et des métiers mais avec une prédominance notable de femmes (60 % des occurrences).

Quelques dates:
27/09/1940 : Recensement des juifs
3/10/1940 : Statut des Juifs
27/03/1942 : Premier train de déportation de France.
7/06/1942 : Etoile Jaune dans la zone nord, pour tout juif ayant atteint l'âge de six ans.
17/07/1942 : Rafle en zone occupé, avec l'aide de la police de Vichy.
26/08/42 : -Rafle en zone Libre.
Des juifs naturalisés après le 10/08/1927 sont dénaturalisés.
Des juifs sont prévenus et aidés. Les préfets mentionnent des réactions défavorables dans l'opinion. Les allemands sont désappointés.
Pour que quelqu'un soit déclaré juste par Yad Vashem, loi de 1953, il faut que la personne qui a été sauvée en fasse la demande, ce qui réduit le nombre de justes. Au temps de la clandestinité, des faux papiers, et lorsque ce sont des bébés qui sont sauvés, il est problématique de savoir leurs noms.
Beaucoup de ces justes l'ont fais spontanément, et n'ont pas cherché de reconnaissance après la guerre.
Des fermiers, des fonctionnaires, des secrétaires de mairie, des concierges, des artistes, des intellectuels, des protestants, des couvents, des maisons de retraite, des curés (etc...) ont effectué des sauvetages ou ont aidé des réseaux juifs de résistance.

D'après les chiffres de Serge Klarsfeld:
75721 juifs ont été déportés en France
2271, soit 3% sont revenus
10000 enfants ont été déportés. Mais 85% des enfants juifs de France ont été sauvés grâce à un acte de solidarité de la part de la population française.
2000 justes ont été reconnus.

Quelques noms de Juste:

Lilian Klein Liber
Maurice Arnoult
Père Jacques
Père Marius Jolivet
Pierre et Thérèse Bourguignon


Les Justes
Janusz Korczak
Janusz Korczak était un médecin et éducateur juif polonais qu était devenu célèbre avant la guerre. Il avait fondé un orphelinat à Varsovie. Le 12 août 1942, les nazis décidèrent de déporter les enfants de son orphelinat dans les camps. Korczak, lui, n’était pas obligé de les suivre, car on avait encore besoin de médecins dans le ghetto de Varsovie. Mais il refusa d’abandonner « ses » enfants. Avec une grande dignité, les accompagna, en rangs, jusqu’aux wagons à bestiaux qui devaient les conduire au camp de Treblinka. Les enfants ne pleuraient pas, car le médecin était à leurs côtés. Aucun d’eux ne revint.

De « Histoire de la Shoah » Gallimard

Le roi ChristianV du Danemark
Bien que le Danemark ait été occupé par les nazis dès 1940, le roi ChristianV refusa d’adopter les lois antisémites. Irrités par cette résistance, les nazis décidèrent de rassembler eux-mêmes les Juifs, mais des hommes politiques danois les alertèrent : presque tous les Juifs furent conduits en Suède, pays neutre. Malgré tout, 464 Juifs furent capturés et emmenés au camp de concentration de Theresienstadt en Tchécoslovaquie. Mais le roi ne cessa d’insister auprès des Allemands pour que les prisonniers reçoivent de la nourriture, des soins et qu’ils ne soient pas exécutés. Des responsables danois furent autorisés à leur rendre visite. L’un d’eux murmura à l’oreille d’un juif : « Je vous adresse les salutations les plus sincères du roi. Il pense toujours à vous. » les juifs danois surent ainsi qu’on ne les oubliait pas.
De « Histoire de la Shoah » Gallimard
L'arrière plan est la médaille des Justes